Isaac Mamane (1947-2018)

Un nouveau décès dans le mouvement communiste ; Isaac Mamane alias Jonas alias Jacky, un des fondateurs du CCI et du GIGC est décédé le 24 février 2018. Nous adressons notre soutien à ses camarades et à sa famille.
Les textes suivants lui rendent hommage en diverses langues.
http://igcl.org/Le-camarade-Jonas-l-ami-Jacky-nous
http://igcl.org/Our-comrade-Jonas-our-friend-Jacky-361
http://igcl.org/El-companero-Jonas-el-amigo-Jacky
https://proletariatuniversel.blogspot.fr/2018/02/la-derniere-blague-de-jacquy.html

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Dominique Cotte : parcours et cheminement d’un communiste en période de contre-révolution

Réunion publique en hommage à Dominique Cotte (Verdier) autour du texte anniversaire des 40 ans de Communisme ou Civilisation

http://www.robingoodfellow.info/pagesfr/rubriques/Anniversaire.pdf

La réunion aura lieu le vendredi 30 mars à 18 heures, au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris

Outre le parcours politique de Dominique Cotte (Verdier) que retrace notamment le texte référencé ci-dessus, il peut être intéressant pour les nouvelles générations mais aussi pour les plus anciennes de comprendre le cheminement des uns et des autres (bon nombre ont parcouru ½ siècle voire plus de contre-révolution).

Pourquoi ont-ils fondé ou participé à des regroupements ? Pourquoi les ont-ils quittés ? sachant que quelles que soient nos divergences, souvent profondes, nous arrivons à nous réunir autour d’une même table

Le cycle des crises et la reproduction du capital fixe

Ce texte reprend en édition séparée, les chapitres 22 à 27 du livre consacré au cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929. Ces chapitres traitent du cycle du capital fixe. Ils démontrent mathématiquement que la reproduction du capital fixe et les variations dans l’accumulation de celui-ci induisent une onde dont la période est égale à la période de rotation du capital fixe.

 

Cette démonstration donne donc une base solide aux anticipations de Marx quant à l’incidence des variations de l’accumulation du capital fixe sur le cycle. Ces variations sont permanentes, mais c’est à l’occasion des crises que l’on constate les plus importantes. En démontrant que la reproduction du capital fixe contient un élément cyclique et que la durée de ce cycle correspond à la période de rotation du capital fixe, nous donnons une assise aux perspectives de Marx quant aux relations entre cycle et reproduction du capital fixe.

 

Ce serait cependant une erreur que de faire de cette reproduction du capital fixe, un facteur prépondérant du cycle alors qu’il n’en est, comme le remarque Marx, qu’un élément, une des bases matérielles. On peut même penser à l’issue de cette démonstration qu’elle joue un rôle autonome. En affectant le cycle à l’issue de la période de rotation du capital fixe, la forte variation précédente peut contribuer à précipiter ou accentuer la crise si les autres facteurs résultant du cycle de l’accumulation, du cycle financier, … sont mûrs pour que la crise éclate, sinon, si le cycle dépasse ou au contraire est plus court que la période de rotation du capital fixe, l’onde induite par les variations de l’accumulation y jouera un rôle de même nature mais d’une incidence plus faible.

Suite sur http://www.robingoodfellow.info/pagesfr/rubriques/Capital_fixe_cycle.htm

 

Fernando Marcos (1947?-2017)

Nous relayons ici un message légèrement remanié du camarade Loren Goldner http://breaktheirhaughtypower.org/

lrgoldner@gmail.com

Cher(e)s camarades:
Je viens d’apprendre que notre camarade chilien, Fernando Marcos, est mort d’un cancer le 25 décembre 2017.

Je suis bouleversé par cette nouvelle.
Comme quelques-uns d’entre vous le savez, Fernando luttait déjà au Chili dès les années 60 du siecle passé. Sous Allende (1970-73) il est passé à l’ultra-gauche en militant dans les fameux « cordones industriales », des formes de soviets qui envisageaient de renverser l’Etat. Leur puissance croissante était une des raisons qui ont poussé les militaires à se débarrasser d’Allende, qui avait perdu le contrôle de la classe ouvrière.

Apres le coup d’état de Pinochet, Fernando a réussi à se refugier d’abord en Argentine ; ensuite il a été accepté comme refugié politique en France vers 1974 ou 1975, où il est resté jusqu’à sa mort, dans son appartement du XXème.
Lors de l’amnistie récente au Chili pour tous les refugiés qui restaient de l’époque de Pinochet, Fernardo était un des derniers, sinon le dernier militant chilien à qui on l’a accordée. Il a pu retourner au Chili lors du mouvement étudiant récent, où il a pu parler devant une assemblée de masse (il va de soi ) très enthousiaste.
Très tôt dans ses années d’exil, Fernando a été aveuglé dans un accident d’usine. Il y a eu une campagne internationale de recueil de fonds pour une opération afin de lui restaurer la vue, mais celle-ci a échoué..
Fernando a milité pendant longtemps dans la tendance de Munis, jusqu’à sa dissolution il y a 10-15 ans (au moins).
Une fois que l’ordinateur est devenu accessible aux aveugles, il a suivi, de près ou de loin, les débats de l’ultra-gauche, et il poursuivait de plus des lectures d’une grande envergure.
Il a aussi fait un enregistrement de 17 heures de ses mémoires, dont quelqu’un
l’a réduit à 5 heures. Si quelqu’un d’entre vous sait où, et de qui, je peux en obtenir une copie (de la version abrégée), je le prie de me contacter en ligne. J’avais pensé en faire un résumé en anglais, et peut-être quelqu’un de vous peut en faire autant en français. C’est une mémoire précieuse de l’histoire de notre temps.
Il luttait depuis longtemps contre son cancer, passant plusieurs fois par de durs traitements de chimiothérapie, qui l’ont bien sûr affaibli mais dont il revenait toujours plus ou moins en forme. Plus ou moins…
Personnellement je l’ai rencontré en 1992, de passage à Paris; à chaque passage ensuite (tous les 2 ans) je suis allé le voir. Je l’aimais, et je garderai toujours sa mémoire, non pas de façon pleurnicharde, mais comme inspiration pour les luttes à venir. C’est le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre.
Hasta siempre, compañero. Esteras siempre presente con nosotros.
Loren

Le cycle des crises, changement de base

Les données publiées fin décembre 2016 par le BEA, reposent sur un changement de base qui  modifie l’ensemble des données depuis 1947. Les analyses n’en sont pas pour autant modifiées, car les tendances restent identiques. Les signaux contradictoires perçus lors de la dernière mise à jour sont effacés avec la nouvelle mise à jour.

La vague d’accélération synthétique, la dernière phase du cycle avant la crise de surproduction, définie selon la méthodologie déjà exposée dans les textes précédents, est entrée dans son quatrième trimestre. La perspective d’une crise de surproduction pour 2017-2018 demeure inchangée. Cette analyse est en parfaite opposition avec l’analyse officielle[1] de la banque centrale américaine, la FED, qui augure de perspectives favorables pour l’économie américaine et a, en conséquence, relevé les taux d’intérêts directeurs.

L’indice SP500 est toujours au plus haut. La Bourse qui soutenait Hillary Clinton s’est parfaitement accommodée de la victoire de Trump et a trouvé dans celle-ci de nouvelles voies de spéculation. La moyenne de l’indice boursier du mois de décembre est la plus élevée jamais enregistrée et un nouveau record historique a été battu le 13 décembre 2016 (2277,53).

Nous profiterons de ce nouveau commentaire pour introduire un début d’analyse du cycle de la rente foncière urbaine.

(…)

Les signaux contradictoires perçus en novembre 2016 ont disparu. La vague d’accélération se poursuit et nous maintenons la prévision d’une crise de surproduction pour 2017-2018 avec une plus forte probabilité sur 2017.

[1] Cependant, on ne peut pas exclure que cette hausse soit aussi, du moins pour une part, liée à la polémique ouverte par la critique de Trump envers la politique de la Fed, accusée de mener une politique favorable à l’élection de Clinton en maintenant des taux d’intérêt bas. Peut-être qu’une partie de la bourgeoisie spécule sur un échec de Trump qu’une nouvelle crise viendrait précipiter.

POUR LIRE LE TEXTE COMPLET : crise_usa_5_changement_base

A propos de Cuba

Au début du 20° siècle, la révolution d’Octobre en Russie a ouvert le cours d’une authentique révolution prolétarienne. Elle a, par la suite, au cours des années 1920, involué en révolution bourgeoise et le rôle historique de la contre-révolution stalinienne et de la bureaucratie a été de forcer l’accumulation du capital dans cette aire. Ce faisant, celle-ci était à la fois un appendice de la bourgeoisie mondiale et le préparateur de l’avènement d’une bourgeoisie nationale.
Là où la bourgeoisie, comme classe, ne pouvait plus assumer directement un rôle révolutionnaire, du fait de sa trop grande compromission avec les classes de l’ancien régime (ou des bourgeoisies étrangères pour ce qui est des révolutions anti coloniales ou anti impérialiste), du fait de sa faiblesse numérique et avec elle de celle d’une petite bourgeoisie urbaine et par peur de la classe prolétarienne, d’autres classes s’en sont chargé. Ces révolutions sont dites bourgeoises au sens où elles ne sortent pas du lit capitaliste. Elles ont pu se faire y compris contre la bourgeoisie.
Par la suite, les révolutions qui se sont effectuées sous le masque du faux communisme stalinien en Chine, à Cuba, en Afrique, ont été des révolutions bourgeoises, mobilisant notamment la paysannerie, la petite-bourgeoisie urbaine et le prolétariat en utilisant le ressort de l’anti-colonialisme ou de l’anti-impérialisme. Il en est sorti des régimes qui n’ont strictement rien de socialistes, qui connaissent l’argent, le salariat, l’échange marchand, la division du travail et l’exploitation du prolétariat (que celle-ci soit effectuée dans des établissements qui sont la propriété de l’Etat au lieu de capitalistes privés ne change strictement rien). Là encore, l’accumulation du capital menée sur un mode bonapartiste a permis que se dégage une classe capitaliste prête à prendre le relais avec un assouplissement des règles du marché et qui sur le plan politique annonce la perspective d’une révolution démocratique, puisque la république démocratique est le régime qui à la fois permet à l’ensemble de la bourgeoisie de gouverner et constitue le terrain indispensable pour la victoire du prolétariat.
Dans le cas de Cuba, nous avons à faire à une révolution bourgeoise nationale, qui débarrasse le pays d’une clique inféodée aux Etats-Unis, et qui, compte tenu des difficultés et des obstacles rencontrés pour développer l’accumulation du capital (et dont on fera retomber le prix sur le prolétariat et les classes les plus pauvres), fait allégeance à l’impérialisme « soviétique » et apporte sa contribution aux mythes « révolutionnaires » et à l’obscurcissement et à la falsification du véritable programme communiste, révolutionnaire et internationaliste. Des petits-bourgeois déclassés, aventuriers comme Guevara ou Castro n’appartiennent en rien au communisme révolutionnaire. Pour favoriser l’accumulation du capital et les privilèges de la bureaucratie, outre l’exploitation, l’enrégimentement et la répression du prolétariat, Castro n’hésita pas à favoriser le trafic de drogue et la prostitution et il ne recula pas devant la perspective de déclencher une troisième guerre mondiale.
A Cuba comme ailleurs, pour se libérer de ses chaînes le prolétariat n’aura pas d’autre choix, que de lutter pour sa liberté, d’assurer son indépendance de classe et donc de parti, de conquérir le pouvoir politique et d’établir sa propre dictature révolutionnaire pour aller vers une véritable société sans classes.